- épigraphe
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• 1694; gr. epigraphê « inscription »1 ♦ Inscription placée sur un édifice pour en indiquer la date, la destination.2 ♦ Courte citation qu'un auteur met en tête d'un livre, d'un chapitre, pour en indiquer l'esprit. ⇒ exergue. « Le Rouge et le Noir » de Stendhal porte en épigraphe cette parole de Danton : « La vérité, l'âpre vérité ».épigraphen. f.d1./d Inscription placée sur un édifice pour en indiquer la destination.d2./d Courte sentence, citation placée en tête d'un livre, d'un chapitre, pour en indiquer l'esprit ou l'objet.⇒ÉPIGRAPHE, subst. fém.A.— Inscription sur un édifice qui indique en particulier la date de sa construction, sa destination. Elles [ces comédies] remplissent trop bien le but de toutes les épigraphes des salles de spectacle :« corriger les mœurs en riant » (Mme DE STAËL, Allemagne, t. 3, 1810, p. 191).Rem. Ac. 1835, 1878 donnent ce sens comme ,,vieilli``; Ac. 1932 ne le mentionne pas.B.— Citation placée en tête d'un écrit pour en suggérer le sujet ou l'esprit. L'épigraphe d'un chapitre, d'un livre; une épigraphe tirée de; mettre, porter en épigraphe. Il [V. Hugo] affectait de mettre au moindre de ses poèmes des épigraphes extraordinaires (PÉGUY, V.-M. Comte Hugo, 1910, p. 708).Rem. On rencontre ds la docum. le verbe trans. épigraphier. Mettre une épigraphe à un écrit. Ce bréviaire (...) je l'ai épigraphié d'une parole (LÉAUTAUD, Essai sentiment., 1896, p. 25).C.— P. ext.1. Sentence inscrite sur un objet. Bracelet d'argent massif avec un mot anglais pour épigraphe (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 50).2. Sentence propre à une personne, à un groupe de personnes, à une activité humaine, à un courant artistique ou de pensée :• « De mes égarements mon cœur n'est pas complice ». En ce point du moins, il [Jean-Jacques] ne se trompait pas; ce vers pourrait servir d'épigraphe à toute sa vie.GUÉHENNO, Jean-Jacques, En marge des « Confessions », 1948, p. 151.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1694 « inscription placée sur un monument, indiquant la date, la destination » (CORNEILLE); 2. 1752 « maxime placée en tête d'un ouvrage pour en indiquer l'esprit » (Trév.). Empr. au gr.
« inscription » et « maxime ». Fréq. abs. littér. :259. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 264, b) 182; XXe s. : a) 508, b) 472.
épigraphe [epigʀaf] n. f.ÉTYM. 1694; grec epigraphê « inscription », de epi (→ Épi-), et graphein « écrire ».❖1 Inscription placée sur un édifice pour en indiquer la date, la destination, etc. || Monument sans épigraphe. ⇒ Anépigraphe. (1859). Par ext. Inscription.2 (1752). Courte citation qu'un auteur met en tête d'un livre, des chapitres de ce livre, pour en indiquer l'esprit (→ Exergue). || « Le Rouge et le Noir » de Stendhal porte en épigraphe cette parole de Danton : « La vérité, l'âpre vérité » (→ aussi Apophtegme, cit. 4). Par ext. || Cette maxime sert d'épigraphe à toute son aventure.1 J'avais trouvé dans Montaigne une fort belle phrase sur les lois, dont je comptais faire une épigraphe à mon Code (…)Flaubert, Correspondance, à É. Chevalier, 6 sept. 1842.2 (…) cette belle jeune femme (Mme de Noailles) passionnée et mélodieuse, qui a deux fois justement pu mettre en épigraphe d'un de ses recueils la parole du penseur hellène : « Le cœur me bat comme aux corybantes ».Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 448.❖DÉR. et COMP. Épigraphie. Anépigraphe.
Encyclopédie Universelle. 2012.